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Amis du laboratoire Arago
1 mai 2020

QUESTIONS-RÉPONSES: Covid 19 - biodiversité - pandémie - confinement...

Bonjour à tous,

Aujourd’hui troisième épisode de notre chronique Question/Réponse. Cette fois-ci deux questions que nous avons reçues sont abordées successivement :

La première concerne plus directement les activités de l’Observatoire Océanologique de Banyuls en ces temps de propagation du SARS-CoV-2 et de confinement qui en découle.


« Le monde scientifique est en ébullition, mobilisé pour essayer de trouver des réponses au défi que pose le covid 19. Quid du laboratoire Arago? Les recherches en biologie humaine ne sont pas directement dans son domaine de compétence, à moins que???? Peut-il y avoir des points de convergences? Si oui, quels sont-ils?. Il semble d'autre part que cette pandémie résulte en partie de problèmes environnementaux, dans ce domaine aussi quelles peuvent être les contributions des chercheurs banyulencs ? »


Yves Desdevises, Professeur à Sorbonne Université et actuel Directeur de l’OOB, a accepté de répondre à cette question, qui en englobe en fait plusieurs. Il le fait sous la forme d’une courte vidéo postée aujourd’hui sur le blog.

 

 

- La seconde rejoint la première puisqu’elle aborde indirectement les problèmes environnementaux liés aux activités humaines, dont la pandémie actuelle est un exemple.

« Nature bienveillante ou vengeresse, reconnaissante ou ingrate, attentionnée ou indifférente, protectrice ou dangereuse, si l'on dépasse tous les anthropomorphismes, reste-t-il un déterminisme de la nature ou un point de rupture susceptible de la réorienter radicalement ? »

Nous proposons en réponse deux articles : l’un publié en 2018 par Gilles Bœuf, lors d’un colloque à Marseille sur la Résilience, l’autre en avril 2020 pour Le Corriere de la Serra. Nous y ajoutons les liens vers trois vidéos intitulées  «Le jour d’après » et conçues ces dernières semaines en réponse à des questions posées sur ce thème par les animateurs de Cap Sciences, le Centre de médiation de culture scientifique, technique et industrielle de Nouvelle Aquitaine à Bordeaux. Plusieurs émissions de radio ou télévision auxquelles Gilles Bœuf a participé sont accessibles en podcast, vous vous joignons les liens.

téléchargement : Resilience_Marseille

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Roma, Corriere de la Serra…

Cessons de maltraiter les animaux et les écosystèmes : ce sont aussi des impératifs de santé publique


Réflexions sur les interactions « viralité/immunité »


En décembre 2019, une pneumonie d’origine alors inconnue touchant 59 personnes a été signalée dans la ville chinoise de Wuhan. Il a depuis été établi que cette maladie émergente, devenue depuis une pandémie, était due à « un nouveau virus », en fait un coronavirus (Sars-CoV-2), issu de chauve souris. Elle a été dénommée Coronavirus disease 2019 ou Covid-19. Ce virus s'est répandu avec une vélocité effarante sur toute la planète. Ce qui n'aurait pas dû se produire s'est produit, ce qui n'aurait pas dû dépasser un petit impact très localisé s'est diffusé dans le monde entier en quelques semaines ! Avec ses plus de 100 000 vols par jour, le trafic aérien est clairement incriminé dans cette dissémination ahurissante du virus…


Alors, comment expliquer cela et quelles sont les relations avec nos modes de vie et nos comportements ? Quel est le rôle des scientifiques dans l’interprétation de ces évènements ? Ce que l’on sait, c’est que les marchés de ce type, dans lesquels des animaux sauvages vivants sont vendus, concentrent des espèces qui ne se côtoient pas habituellement, dans des espaces très réduits, dans des conditions effroyables de promiscuité, favorisant le passage de la barrière d’espèce. De même, l’élevage et le transport d’animaux sauvages dans de mauvaises conditions d’hygiène, entassés dans des cages, la préparation et la consommation de la viande de ces animaux favorisent les contacts à risque entre les humains et les virus dont ils peuvent être porteurs. Un travail publié dans la revue « Nature » il y a 10 ans, de Felicia Keesing et de ses collaborateurs, avait insisté sur l’effet « dilution » dans le monde vivant. La propagation d’un parasite opportuniste, comme un virus, est freinée non seulement par la diversité des espèces, mais surtout par la diversité génétique interne à chacune. Cette diversité génétique intraspécifique est un vrai labyrinthe pour les parasites qui doivent faire face à des individus toujours différents, dont certains leur résistent, ce qui freine leur expansion. La variabilité, et la diversité qui en résulte, sont des protections pour les hôtes. C’est le déclin de la biodiversité qui augmente les risques de transmission des pathogènes et l’émergence des maladies associées, en réduisant les populations d’hôtes et, ce faisant, la probabilité d’apparition des résistances. Chez les mammifères, trois ordres, rongeurs, chauve-souris et primates, sont les hôtes de 75 % des virus zoonotiques (passage de l’animal à l’homme) décrits à ce jour. Aussi, trois faits sont importants à souligner :

-  L’élevage intensif des animaux domestiques. En effet, 12 espèces d’animaux domestiques sont, avec les 3 ordres de mammifères sauvages, les hôtes de nombreux virus zoonotiques;


-  La capture des animaux sauvages, pour leur consommation, pour des usages dits médicinaux ou autres ou pour en faire des animaux de compagnie ;


- La destruction des habitats, notamment de la forêt tropicale, qui a pour conséquence de déséquilibrer les écosystèmes et d’accroître les zones de contact entre humains et faune sauvage, mais parfois également celles entre humains, faune domestique et faune sauvage.
La crise covid19 – qui est profonde et d’ordre planétaire – fait « vivre » à l’ensemble de l’humanité (dont plus de 3 milliards sont confinés !) ces fameuses « limites planétaires ». De la crise écologique naît la crise sanitaire puis la crise économique. Comment réagir ? Inspirons-nous du vivant : il est là depuis près de 4 milliards d’années, il a fabuleusement réussi, il nous émerveille et nous encourage tous les jours, nous soutient, nous guérit, nous nourrit, coopère en permanence avec nous. Malgré des crises gigantesques et très dures, il s’en est toujours sorti, il a constamment évolué face à l’adversité. Le vivant innove en permanence. Si le vivant s’est si bien adapté, c’est qu’il a constamment changé, ce que nous ne faisons toujours pas ! Notre futur souhaitable passe par ce changement, et d’abord par la prise de conscience que nous faisons inéluctablement partie de ce vivant : nous sommes eau, ADN, cellules, organismes, coopération, entraide, commensalisme, mutualisme, symbiose... Puissent 15 gènes d’un petit virus provoquer chez nous, avec nos 30 000 gènes, l’électrochoc collectif dont nous avons besoin...

Gilles Boeuf, Avril 2020

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Cap Sciences on Instagram: "Session 1 : En quoi la chute de biodiversité et l'accélération du changement climatique influenceront les décisions prises pour le jour..."

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Cap Sciences on Instagram: "Session 2 - Crise du Coronavirus : quelles leçons seront tirées pour les décisions du jour d'après ? Quel pourrait être le "jour d'après"..."

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Cap Sciences on Instagram: "Session 3 - Réconciliation écologie - économie : une des solutions pour le jour d'après ? // Conférence vidéo de 15 minutes sur notre mur..."

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‎Le téléphone sonne : Ce que dit cette crise sur notre rapport à l'environnement, au vivant. sur Apple Podcasts

‎durée : 00:45:33 - Le Téléphone sonne - Le coronavirus est-il un révélateur des dérives de la mondialisation ? La crise du coronavirus est-elle une crise écologique ? Sommes-nous aujourd'hui en train de payer le prix fort de notre rapport prédateur au vivant ?

 

L'Invité(e) des Matins : podcast et réécoute sur France Culture

Une information riche et diversifiée, des éditoriaux, des chroniques, une revue de presse et des invités acteurs des mondes intellectuels, sociaux et culturels. Et un dernier quart d'heure TTC : avec La Transition (écologique) d'Hervé Gardette, La Théorie (culturelle) de Mathilde Serrell et La Conclusion (personnelle) d'Aurélien Bellanger.

 

Retour de la vie sauvage

Il y a fort fort longtemps, environ une semaine avant le début du confinement, j'avais commencé à regarder une série animalière sur Netflix : ' 'La Terre, la nuit''. Grâce à des caméras ultra-perfectionnées, on y voit des animaux sauvages : éléphants, panthères, loutres...





Pensez à nous faire parvenir vos questions pour alimenter cette chronique.

Vous noterez également que notre prochaine conférence sera accessible sur le blog le 20 mai (et non le 13 comme programmée initialement) à 18h et qu’il sera possible de poser en direct des questions à Sophie Sanchez-Brosseau, l’invitée du jour.
 
Bonne écoute, bonne lecture et à très bientôt,
AALA

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