Conférence du 11 décembre 2013

L'amphioxus, un proche parent de la Côte Vermeille qui nous parle de nos origines

Comprendre nos propres origines, comment le corps des vertébrés est apparu et comment sa forme a évolué est une question qui a toujours fasciné l’homme. Pour cela nous devons étudier des organismes proches de nous pour mieux comprendre les similitudes et les différences entre ces animaux et nous-mêmes et pour pouvoir connaître notre propre histoire évolutive. L’amphioxus est l’un des invertébrés les plus proches des vertébrés. L’amphioxus partage avec les vertébrés des structures morphologiques comme un tube nerveux dorsal creux ou une musculature segmentée mais par contre il lui manque certaines des caractéristiques typiques des vertébrés comme les os ou les organes sensoriels pairs tels que les yeux ou les oreilles. Cette simplicité de l’amphioxus suggère qu’il est probablement très peu dérivé par rapport à l’ancêtre commun de tous les chordés. De plus, son développement rapide (48h), et la transparence de ses embryons font de cet animal un excellent modèle pour des études sur l’évolution des vertébrés. Le laboratoire Arago est idéalement localisé, proche des plages où nous trouvons les amphioxus, plages où ces étranges animaux vivent enfouis dans le sable. Au cours de cette conférence nous parlerons des amphioxus, de comment et pourquoi le Laboratoire Arago est aujourd’hui internationalement reconnu pour sa recherche sur cet animal, et nous présenterons aussi les dernières découvertes sur l'amphioxus et notre passé évolutif.

 Conférence présentée par Hector ESCRIVA, Directeur de Recherche CNRS au Laboratoire Arago, au sein de l'unité de Biologie Intégrative des Organismes Marins (BIOM - UMR 7232). Il a réalisé sa thèse doctorale à l’Institut Pasteur de Lille sur la biologie du parasite Schistosoma mansoni. Après un passage court de deux ans à l’IIB de Madrid, il est retourné en France, cette fois-ci à l’ENS de Lyon en 1998 pour travailler avec l’amphioxus. Il a ensuite été recruté comme chercheur au CNRS en 2001. Pendant ses premières années à Lyon il a travaillé avec l’amphioxus de Floride aux Etats-Unis, et ce n’est qu'à partir de l’année 2003 qu'il a décidé de commencer à étudier l’amphioxus catalan ici à Banyuls sur Mer. Les premiers résultats avec cette espèce de Méditerranée ont été tellement intéressants qu'il a décidé d’installer sa propre équipe de recherche à Banyuls en 2005, où il habite depuis lors